Auteur/autrice : volva

Logo autopsie

Autopsie d’un logo

Examen général

Marque : Apple – Graphiste : Rob Janoff

Newton et la physique du mouvement

C’est en 1976 que naît le tout premier logo d’Apple computer. Il représente une scène dans laquelle Isaak Newton (figure emblématique de l’histoire des sciences), est assis sous un pommier duquel un fruit s’apprête à tomber (clin d’œil à la mécanique classique, à la théorie de la gravitation). Dessiné par Ronald Wayne, ce logo blason de type illustratif sera abandonné un an après pour une représentation plus moderne.

L’origine du nom

En ce qui concerne le choix du nom de la marque Apple, deux explications émergent. La première s’explique tout simplement par le fait que Steve Jobs (cofondateur de la marque avec Steve Wozniak)  appréciait fortement ce fruit. Pour la seconde, il faut se remettre dans le contexte des années 80 en terme de placement, de référencement (notre SEO actuel). Cette appellation permettait à Apple de figurer stratégiquement dans les premières pages de l’annuaire téléphonique et d’être ainsi positionné devant des concurrents comme Atari, Commodore International ou IBM

La pomme arc en ciel !

Dès 1977, le graphiste Rob Janoff créera ce symbole de la pomme arc en ciel croquée, allusion au jeu de mots « bite » signifiant mordre et « byte » l’unité de mesure en informatique. Il évoluera ensuite au fil des années, non pas dans sa forme mais uniquement dans sa couleur avec une version sobre monochrome ou dans des versions avec un effet « glossy chrome ou aqua » en 1998 et pendant les années 2000.

Théories et histoires inventées

De nombreuses théories viendront alimenter la symbolique de la pomme croquée avec des histoires fabulées faisant référence au jardin d’Eden. D’autres mentionnent l’hommage à Alan Turing* qui se serait suicidé en croquant dans une pomme portant du cyanure. D’autres encore inventent une relation avec Apple Corps l’entreprise fondée par les Beatles. Terminons par l’avènement du wokisme et de la cancel culture (nouvelle forme d’intolérance au nom de valeurs progressistes) qui extrapole les couleurs de l’arc en ciel comme un hommage à la communauté gay

* Pionnier de l’informatique, célèbre pour avoir décrypté les communications codées de l’armée allemande en venant à bout d’Enigma.

Sa conception

Après quelques secrets sur le nom de marque, je vous révèle ci-après ce que cache cette morphologie relativement simple. Ce graphisme si épuré d’Appel est construit de la même manière que « l’homme de Vitruve » de Léonard de Vinci ; c’est la réunion de l’art et des mathématiques.

Dissection graphique

Marque : Apple – Graphiste : Rob Janoff

Le nombre d’or, un sacré numéro !

Ce ratio d’or est un concept mathématique découvert par des mathématiciens de l’antiquité. Et alors me direz-vous ? Le nombre  « phi » est un rapport de proportion qui équivaut approximativement à 1,618. Ce nombre secret que l’on se transmettait de bâtisseurs à bâtisseur, était une règle de proportion très utilisée à la Renaissance dans le domaine de la sculpture, de l’architecture, de la peinture…

Ces connaissances étaient accessibles à des élites qui nous ont légués des savoirs et un patrimoine époustouflant. Il suffit de contempler les rosaces en pierres taillées accueillant de radieux vitraux pour se rendre compte, que malgré la technologie, nous serions bien incapable de réaliser de telles prouesses. Les Romains fabriquaient déjà le verre blanc pendant que nous pianotons sur le dernier iPhone en quète d’infos sur le nombre d’or ! Pourtant le laser à remplacé le fil à plomb, le décamètre la corde à 13 nœuds, la grue motorisée la chèvre en bois… Le nombre d’or est un saut dans l’histoire, un voyage dans le temps et la symbolique des formes, de la géométrie et des ouvrages d’art.

Ces gens du moyen âge que l’on décrie souvent comme des gueux sales, analphabètes, rustres et autres quolibets peu flatteurs ; ces artisans et ouvriers ont bâti des cathédrales qui ont traversés les siècles sans une ride, avec ce nombre d’or et leurs p’tites mains calleuses. Sans aborder l’esthétique subjectif, quelle église construite sous Le Corbusier n’est déjà pas une ruine contemporaine, un vestige du monde moderne ? Je te laisse méditer à cette réflexion.

La suite et la courbe de Fibonacci

La séquence de Fibonacci est une série de nombres dans laquelle le nombre suivant est la somme des deux nombres précédents. Ex : 0, 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 18, 21, 34, 55, 89, 144… Quel est le rapport avec le nombre d’or ? Si vous divisez n’importe quel nombre par celui qui le précède, vous trouvez alors une valeur très proche de Phi. La courbe de Fibonacci ou spirale d’or est une courbe  logarithmique avec un facteur de croissance par quarts de cercles issus de carrés respectant la proportion d’or.

Qu’en faire ?

De nombreux métiers dont le mien, appliquent encore ce nombre d’or ! C’est une divine proportion qui existe dans la nature et sur laquelle un artiste peut s’appuyer pour la composition de ses œuvres car l‘œil humain la considère comme la plus juste, la plus équilibrée. Je ne fais pas l’apologie de cette méthode comme étant l’unique approche de construction de la structure du logo, ni ne prêche quelconque élitisme. Le Corbusier appliquait cette proportion dans ses mesures (échelle du Mondulor) pour son univers en béton anobli, symbole de l’ère industriel ! Je ne trouve pas ses créations spécialement harmonieuses et je les considère plutôt comme ghettos urbains pour y cantonner misère et violence…

Un graphiste peut utiliser cette combinaison géométrique pour la création de logos et concevoir des graphismes dans Illustrator®, pour ses mises en page sur Indesign® ou également pour le web sans se tromper. Je fais parti de ceux, pour qui le nombre d’or représente le secret d’un graphisme réussi, équilibré et proportionné. Un photographe l’exploitera de la même manière pour le cadrage de sa composition en photographie. De même pour un illustrateur numérique, traditionnel ou un peintre.

La proportion dorée

Sur le schéma, la pomme graphique d’Apple est composée avec la méthode de proportionnalité issue de cercles tirés du rectangle doré. Est-ce pour cette raison que ce logo a traversé les années sans prendre la moindre ride ? Est-ce la méthode originelle utilisée par Rob Janoff pour concevoir ce logo ou le fruit d’un pur hasard ?

Son rôle dans l’histoire du logo ?

Mes collègues graphistes de la commanderie d’Arville composaient déjà leurs logos avec toute une symbolique. Rien n’était aléatoire, surtout pas la géométrie de ces croix emblématiques, qu’allaient revêtir ces chevaliers du Christ durant 183 ans. Pas même le motif de leur sceau pour authentifier un manuscrit des hospitaliers n’était le fruit du hasard. Douce époque d’une France qui n’était pas en PLS…

Prenons pour exemple l’Ordre du Temple avec ses Templiers et leurs croix en flex naturel qu’ils fixaient sur leurs pelisses, manteaux et tuniques grâce à une presse à chaud à charbon. Oubliez, c’est peut-être pas très historique ces détails !

Il existe différentes variantes de croix, mais elles sont toutes de couleur rouge (purificateur de l’esprit Saint) pour désigner le sang du Christ Au XIe siècle, le blanc et le rouge s’opposent même sur l’échiquier remplaçant le noir d’aujourd’hui. La plus connue est sans doute la croix pattée à branches égales ci-dessous. Sans entrer dans une analyse détaillée, si l’on prend le segment noté [1] comme unité de longueur, on trouve alors pour le rapport largeur et hauteur de la croix le nombre d’or, soit 1.618. N’est-ce pas une preuve irréfutable que cette croix est divinement bien proportionnée ? A moins qu’il ne s’agisse d’une interprétation fallacieuse… Sur le plan de la géométrie, on pourrait encore pousser l’analyse de ce logo médiéval en décrivant les 4 points cardinaux. En effet, cet ordre religieux et militaire avait comme vocation de se diriger aux quatre coins du monde pour répandre l’enseignement du Christ.

Rassurez-vous ! Plus besoin de chevaucher un canasson pendant des mois, de pratiquer l’escrime, de trancher de l’infidèle ou de s’accoutrer d’un camail au XIX siècle ! Seul un logo bien pensé devrait suffire à révéler votre identité, quoique…

Prisme de Kapferer

Le prisme de Kapferer

Cet outil développé par un professeur en stratégie marketing permet de construire une image de marque mais il aide aussi à l’amélioration de la communication d’une entreprise, à la réévaluation de son positionnement, de sa visibilité. Ce prisme est constitué de 6 éléments qui sont : le physique, la personnalité, la culture, la relation, le reflet et la mentalisation.

1 – Physique

Cet élément concerne ce que la cible voit concrètement. Il s’agit du logo et des éléments visuels, graphiques qui composent l’identité visuelle, de l’iconographie aux couleurs employées en passant par le packaging de vos produits.

2 – Personnalité

La personnalité de votre entreprise n’est pas uniquement la communication verbale, elle comprend aussi la manière de dire. Quel est votre slogan, quel est le ton de votre communication, le but que vous souhaitez atteindre ?

3 – Culture

La culture tient un rôle important, quelles sont les valeurs de votre marque ou entreprise ? Quelle est l’histoire de votre entreprise, où est -elle née, comment ; qu’apporte t’elle et dans quel but ? Il est important que votre communauté partage les valeurs communes.

4 – Relation

Cette partie fait référence aux liens que vous entretenez avec vos clients. Quels engagements prenez-vous pour répondre à leurs besoins et à leurs désirs ? Quelles sont les promesses que vous tenez pour fidéliser votre cible ?

5 – Reflet

Reflet ou image de soi, cet élément répond à la question : « Comment votre cible est perçue à travers votre marque ou quel serait le client idéal ? » Les clients de la marque St Croix Rods® sont considérés comme ayant des goûts d’esthète ou des « élites » de la pêche !

5 – Mentalisation

Votre cible ambitionne votre marque et s’y identifie car elle a des attentes précises. Vos clients se projettent ! La reine Grimhilde avec un sac Louis Vuitton® dirait : « Miroir, ô mon beau miroir, je suis bien la plus belle femme du royaume et de l’univers ! »

Selon Jean-Noël Kapferer, les 6 éléments du prisme peuvent déboucher sur 4 catégories :

  1. L’image de l’expéditeur (coté marque) fait référence à la façon dont la marque se présente et englobe la facette « physique » ainsi que la « personnalité » .
  2. L’image du récepteur (coté client) se rapporte à la façon dont les clients perçoivent la marque et relie le « reflet » avec la « mentalisation » .
  3. L’externalisation (ce qui est hors entreprise) représente toute la relation entre la  marque et le client, elle renvoie à l’élément « relation » du prisme.
  4. L’internalisation (ce qui est interne à l’entreprise) renvoie à la « culture » de l’entreprise et comprend ses valeurs et toute la politique interne de l’entreprise.

Pour conclure, cet outil facile à mettre en place, peut vous permettre d’analyser où vous en êtes dans votre communication pour rectifier des erreurs de stratégie ou en développer de nouvelles. C’est un guide pour établir une communication efficace et cohérente. A noter qu’il existe une méthode similaire élaborée par David Aaker. Plus complexe, elle reste tout aussi pertinente.

Prisme de KAPFERER

Mes tarifs

C’est certainement la question la plus posée ! « Quel est le prix d’un logo ? » « A combien va me revenir une affiche, un flyer ? » Tous les projets sont uniques et sur-mesure, c’est pour cette raison que je n’applique pas de grille tarifaire. Le prix d’une prestation est basé sur le temps de travail estimé d’après le cahier des charges et un taux horaire. Son prix est justifié par la compétence, l’expertise, l’expérience, le temps consacré et l’accompagnement.

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Comment je calcule une prestation ?

C’est certainement la question la plus posée ! « Quel est le prix d’un logo ? » « A combien va me revenir une affiche, un flyer ? » Tous les projets sont uniques et sur-mesure, c’est pour cette raison que je n’applique pas de grille tarifaire. Le prix d’une prestation est basé sur le temps de travail estimé d’après le cahier des charges et un taux horaire. Son prix est justifié par la compétence, l’expertise, l’expérience, le temps consacré et l’accompagnement.

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Le droit moral

Droit inaliénable qui protège l’auteur de l’œuvre.

Il n’est pas possible de céder ce droit par contrat.

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